Vous connaissez certainement le site e-commerce « Rue du commerce » (RDC). Saviez-vous qu’un beau jour, l’équipe de com’ a décidé de faire du sexisme sa stratégie de communication ? Novembre 2014, lorsque vous tentez d’accéder au site, un bandeau informatif s’impose sur vos écrans. Mesdames, nous ne sommes pas les bienvenues. Si toutefois vous outrepassez vos « droits », tout un panel de clichés vous attend. Idem pour vous messieurs, quelques jours plus tard…
Moi Tarzan, toi Jane !
Au premier abord tout simplement scandaleux, il faut tout de même relever que le site n’est pas littéralement INTERDIT aux femmes, puisqu'au chargement de la page, un message d’alerte s’affiche et propose aux plus « courageuses » de poursuivre leur navigation. Un mot de passe caché sur Tweeter, est nécessaire pour avoir l’accès au site. Lequel ? Un délicat et poétique « CHALEUR ».
Une fois ces épreuves réalisées, vous tombez sur une femme qui a visiblement trop chaud (voir image plus haut), vous invitant dans un univers spécialement pensé pour vous messieurs : des idées de mots d’excuses ; des tablettes numériques « qui tiennent la distance, comme toi », mais aussi des perceuses pour être « armé jusqu’aux dents » et bien d’autres réjouissances encore. Pour plus de détails, jetez un œil aux images en bas d'article.N'êtes-vous pas flattés?
Notez le nombre de clichés contenus dans les messages affichés sur le site, dépeignant des femmes naïves et jalouses, devenant amnésiques devant une paire de boucles d’oreilles contre des hommes aux QI d’asticots, menteurs, égocentriques, accros au sexe et aux jeux vidéo. Ce bon gros tas de stéréotypes laisse fortement espérer à un canular de la part de RDC. Ou bien, à un incroyable déclin de l’espèce humaine, mais restons optimistes et optons pour la première suggestion.
L’interdit provoque le désir
RDC a voulu créer du buzz et on ne peut pas dire le contraire, c’est réussi. Ils le disent eux même : « l’interdit provoque le désir ». Du coup les ventes, le flux de passages sur le site et le nombre de followers augmentent (+ 12% d'activité sur le marketplace en 2014 ! )
C’est donc confiants qu’ils « vengent » les femmes avec la version interdite aux hommes. Elle aussi gorgée de clichés, comme :
Les clés pour comprendre les hommes
Des coupons afin de vous « dispenser de rapports sexuels quand la boîte de Doliprane est vide » sans commentaire
Une page spéciale " les 10 positions préférées des hommes "
A prendre avec beaucoup, énooooooormément de recul.
Evidemment, à force de pousser mémé dans les orties, elle se pique ! Le populaire site MademoiZelle, dénonce la culture du viol contenue dans cette campagne et incite ses lectrices/lecteurs à déposer plainte auprès de l’Autorité de Régulation Professionnelle de la Publicité (ARPP), ce qui aura le mérite de cumuler + de 1400 plaintes en quelques heures !
Toujours d’après MademoiZelle, des employés de RDC sont venus se confier à propos de leur mal-être vis-à-vis de cette campagne de pub controversée.
Malgré cela sur Tweeter, RDC affirme : « Chez RDC, nous sommes près de 50 % de femmes ! Nous assumons et nous provoquons avec humour » .
Mouais... Pas tout le monde apparemment.
J’avoue (et culpabilise) que cet humour beauf bof, niveau « Tire sur mon doigt », m’a parfois titillé les zygomatiques. D’autres fois, il m’a carrément enragée. D’où l’éternelle question : Peut-on rire de tout ?
Qui veut voir les images ?
